La peau d’un adulte s’étend sur une surface comprise entre 1,5 et 2 mètres carrés. Elle peut peser jusqu’à dix kilos. En cela, la peau représente l’organe le plus lourd et le plus étendu du corps humain. C’est également un organe très exposé aux perturbateurs endocriniens. Mais justement, quels sont-ils ces perturbateurs endocriniens ? Et comment interfèrent-ils dans l’organisme ? Nous répondons à ces questions avant de détailler les conséquences directes des perturbateurs endocriniens ou PE sur la peau.

Rappels concernant les perturbateurs endocriniens

La première stratégie nationale sur les perturbateurs endocriniens date de 2014. Il s’agit d’une date relativement récente par rapport à des substances qui ont un impact réel sur l’organisme.

Définition des perturbateurs endocriniens ou PE

L’OMS donne une définition précise des perturbateurs endocriniens : ce sont des substances chimiques d’origine naturelle ou synthétique, étrangères à l’organisme et susceptibles d’interférer avec le fonctionnement du système endocrinien.

Pour schématiser, le système endocrinien correspond à un des deux grands systèmes de communication présents dans le corps humain. Il représente des glandes et des cellules qui fabriquent des hormones puis les libèrent dans l’organisme. Ces hormones permettent de contrôler différentes fonctions, et notamment : 

• le sommeil ;
• la croissance ;
• la reproduction ;
• la faim ;
• la fonction sexuelle ;
• la fonction cérébrale ;
• l’humeur.

Le système endocrinien est composé de plusieurs organes que l’on trouve dans l’hypophyse, la thyroïde, le thymus, les ovaires, les testicules, le pancréas et les glandes surrénales.

Un perturbateur endocrinien est donc une substance qui perturbe le bon fonctionnement du système endocrinien de différentes manières.

Où trouve-t-on des perturbateurs endocriniens ?

Les perturbateurs endocriniens sont omniprésents dans l’environnement. Les organismes peuvent y être exposés de différentes manières et à différents moments de leur vie. Voici quelques exemples de perturbateurs endocriniens : 

• le Bisphénol A ou BPA que l’on peut trouver dans des boîtes de conserve, des canettes, des films alimentaires ou des bouteilles en plastique ;
• certains parabènes présents dans des produits cosmétiques ou des médicaments ;
• certains phtalates présents dans des jouets en plastique, des produits d’entretien, des contenants alimentaires ou des ustensiles de cuisine en plastique recyclé ;
• certains composés perfluorés ou PFAS que l’on retrouve dans des peintures, des textiles imperméables, des poêles anti-adhésives, des produits cosmétiques ;
• des pesticides présents dans la nourriture, des anti-poux, des insecticides et des répulsifs ;
• des formaldéhydes présents dans des produits de construction, de décoration et d’ameublement ;
• etc.

L’impact des perturbateurs endocriniens sur la peau : quels sont les enjeux ?

La peau est un organe très étendu, ce qui peut multiplier les points de contact entre la peau et les PE. De plus, les perturbateurs endocriniens peuvent causer des maladies cutanées et en aggraver d’autres.

La peau, comme porte d’entrée des PE

Les perturbateurs endocriniens sont omniprésents autour de nous et peuvent pénétrer dans l’organisme de trois manières différentes : par le nez, par la bouche et par la peau. La peau représente donc une source d’entrée des PE dans l’organisme, puisqu’elle est en contact direct avec eux. Ce contact direct est causé par des substances contenues dans : 

• des crèmes ;
• des vêtements ;
• des liquides ;
• des lunettes ;
• des produits cosmétiques ;
• des mousses à raser ;
• des déodorants ;
• des lingettes nettoyantes ;
• des soins de cheveux ;
• des produits d’hygiène ;
• des bijoux ;
• des détergents ;
• des couches pour bébés ;
• etc.

Pour limiter l’impact des perturbateurs endocriniens, il est recommandé de bien choisir les produits que l’on achète, de laver ses vêtements neufs avant de les porter et, en cas de doute, de demander l’avis de son médecin traitant.

Altération de la fonction de la peau à cause des PE

Les perturbateurs endocriniens pénètrent dans l’organisme à travers la peau, mais ils peuvent aussi avoir un impact direct sur la fonction de la peau. Ainsi, un des rôles majeurs de la peau est de protéger l’organisme de certaines substances extérieures nocives. C’est un rôle de barrière. Mais les PE peuvent venir altérer cette fonction, la rendant davantage perméable aux PE, mais aussi à d’autres substances.

Maladies de la peau causées ou aggravées par les PE

Enfin, le troisième lien entre les PE et la peau concerne les maladies. Les PE interfèrent avec le système endocrinien, mais peuvent aussi causer des maladies cutanées ou en aggraver certaines.

Par exemple, dans le cas de la dermatite atopique ou de toute autre pathologie cutanée créant des plaies ou des altérations de la peau, la barrière cutanée est déjà très fragilisée. Il faut redoubler de vigilance lorsque l’on choisit ses produits cosmétiques ou ses produits de protection solaire et se tourner vers des produits sans perturbateurs endocriniens. Dans le cas contraire, les produits pourraient accentuer la fragilité de la barrière cutanée, déclencher des réactions inflammatoires et aggraver les symptômes de l’eczéma ou d’autres pathologies.

Les perturbateurs endocriniens sont également connus pour causer d’autres maladies et plus particulièrement : 

• des cancers de la peau ;
• des troubles de la pigmentation de la peau ;
• un vieillissement accéléré de la peau ;
• la chloracné ;
• des problèmes d’infertilité ;
• du diabète de type II ;
• des maladies cardiovasculaires ;
• etc.

L’impact des perturbateurs endocriniens sur la peau est bien réel. Chacun peut participer à sa manière à la lutte contre les PE en veillant à bien choisir ses produits, en aérant régulièrement sa maison et en demandant l’avis de son médecin si nécessaire.